« Le plus fructueux de tous les arts,
c’est l’art de bien vivre »
Cicéron
Les risques psychosociaux (RPS) désignent une famille de risques rencontrés dans la sphère professionnelle pouvant porter atteinte à la santé mentale des salariés, voire à leur intégrité physique.
Les causes sont bien souvent multiples et peuvent trouver leurs racines dans plusieurs familles de facteurs. On peut regrouper 4 grandes familles de facteurs :
Les Risques Psycho-Sociaux (RPS) n’ont pas de définition juridique, mais les partenaires sociaux sont unanimes sur différentes formes que peuvent prendre les Troubles pouvant aboutir à des Risques Psychosociaux. Ils s’accordent entre autre sur, le stress, les violences des usagers ou des clients, le harcèlement.
Pour le Ministère du Travail, il conviendrait de parler de «risques psychosociaux au travail», afin de bien circonscrire le champ des responsabilités de l’employeur. Ce dernier est tenu d’agir sur « les leviers sur lesquels il a prise » et donc sur les déterminants des risques psychosociaux dans son entreprise. D’ailleurs, les RPS doivent être présents et inscrits dans le Document Unique de l’entreprise. Le Document Unique doit, selon la loi, comporter un « inventaire » des risques professionnels identifiés dans l’entreprise et aussi les actions de préventions mis en œuvre par rapport à ces risques.
L’employeur doit assurer et protéger la santé physique et mentale ainsi que la sécurité de ses salariés.
Le Burnout est l’appellation plus commune de l’épuisement professionnel. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail »
Le Burnout ne touche pas uniquement les cadres. Il est aujourd’hui répandu aussi bien chez les ouvriers, les employés, les cadres ou les dirigeants d’entreprise. Il touche l’ensemble des secteurs économiques et aussi la fonction publique.
En Europe, la situation est préoccupante : 1 cas sur 2 d’absentéisme est causé par le stress chronique, d’après un rapport de l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail. C’est, aujourd’hui, la première cause d’arrêts maladies longue durée.
Si vous constatez un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail, si en plus vous avez le sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne plus avoir la compétence, vous êtes probablement déjà dans une situation de Burnout.
N’hésitez pas à consulter votre médecin ou le médecin du travail car des marqueurs physiologiques existent : taux sanguins de cortisol, d’insuline, de protéine C-réactive, de cholestérol et de triglycérides, de même que la tension artérielle.
Dire qu’une personne « n’est pas un bon professionnel» parce qu’elle ne fait pas face à la situation n’a pas de sens au regard des RPS. Il n’y a pas de notion de «bien ou mal», ni même de culpabilisation au sens des RPS.
La bonne approche est une approche centrée sur le travail et les situations de travail afin de bien comprendre et appréhender l’ensemble des facteurs de risques auxquels la personne est soumise.
Cette approche suppose de se pencher sur l’activité au quotidien dans les ateliers, les bureaux, sur les sites, puis de faire des liens avec les différentes aspects de la gestion de l’entreprise.
Il y existe des méthodes et des questions précises que seule une approche rigoureuse permet de mettre en œuvre pour avoir des réponses. Ensuite, il convient bien sûr de mettre en œuvre des solutions adaptées qui permettent de retrouver une sérénité et un bien-être au travail.
Une démarche de prévention des RPS peut commencer en travaillant à partir des situations à risques en remettant à jour le document unique de votre entreprise
Une démarche de prévention des RPS peut commencer simplement en impliquant et mobilisant les acteurs, dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire et systémique.
La réponse est clairement OUI. Il n’y a pas à opposer bien-être au travail et productivité, bien au contraire.
A titre d’exemple
Un Burnout c’est plusieurs mois d’arrêt de travail pour la personne qui en est victime. Si cette personne est une personne clef de votre entreprise, le calcul peut révéler un coût plus important voir mettre en jeu la survie de l’entreprise.
Une situation conflictuelle entre 2 directeurs, 2 collaborateurs ou 2 services gaspille l’énergie de vos collaborateurs. Ils se concentrent plus sur le conflit que sur le travail.
De manière indirecte, les coûts de non qualité et les retards s’accroissent très vite.
Une démarche de prévention des RPS, faite sincèrement , en impliquant et en mobilisant tous les acteurs, . permet des gains conséquents
C’est l’occasion de remettre à plat :
Il y a aussi un bénéfice en termes d’image pour l’entreprise. Une entreprise ou les Risques Psychosociaux sont importants laisse transpirer des signes négatifs et des dysfonctionnements.
Un conflit peut partir d’une divergence de point de vue dans le travail. Cette divergence peut évoluer vers de la méfiance voir de la défiance. Associé à des comportements d’affrontement verbal ou de fuite (éviter l’autre pour ne plus avoir à dire bonjour), elle peut avec le temps se muer en conflit dans lequel chacune des partie ne peut voir de solution sans l’exclusion de l’autre (c’est lui ou moi).
Pris à temps, une régulation par un hiérarchique qui a la confiance des 2 protagonistes et la légitimité à leurs yeux, peut suffire.
Malheureusement, lorsque le point de non retour est dépassé, seul un médiateur extérieur peut ramener un climat de travail serein et coopératif dans l’équipe.
Le rôle du médiateur est d’entendre le vécu des parties en neutralité, d’identifier les points de convergences, les besoins mutuels afin de travailler sur une sortie de crise.
Un évènement grave met en jeu des personnes directement impactées (les victimes primaires) et des personnes non directement impactées mais en lien avec les victimes primaires (les victimes secondaires).
Les victimes secondaires sont bien souvent des collègues, la hiérarchie, qui aurait pu se trouver présente au moment de l’évènement ou qui ont joué un rôle dans les processus de gestion de crise (alerte des secours, des autorités ; mise en sécurité des personnes, des installations ; nettoyage des lieux ; …)
En pareil cas, il est nécessaire de prévenir tout risque de stress post-traumatique en mettant en place un débriefing psychologique, parfois associé à des entretiens psychologiques individuels pour les victimes les plus impactées. L’objectif est de:
Ce dernier point permet de travailler, dans un deuxième temps et à froid, la prévention de ce type d’évènement. L’évènement était-il prévisible ? Qu’aurait-on pu faire pour le détecter ? Lorsqu’il est survenu, avons-nous eu les bons comportements ? Comment pouvons-nous mettre à jour nos procédures en pareille situation ?